6- La Visite Guidée (part. 1)

25 Mars 2021

Hello there !

Today we are going to make a tour of Edinburgh of the Seven Seas, capital of Tristan da Cunha, the most remote inhabited island in the world ! First, we start with the most important place in the villa... mais ouais il se la pète trop celui-là à faire genre il est bilingue en anglais et tout ! En vrai, je vous le dis, même si j'ai fait de gros progrès de compréhension et quelques-uns à l'oral, je suis encore loin d'avoir un niveau excellent en anglais, mais ça me suffit bien largement pour la vie quotidienne. Et puis à la station, je suis plus entouré de vaches et de poules, alors on se comprend ... Il y a tout de même certains Tristanais qui parlent avec un tel accent que je n'arrive toujours pas à les comprendre !

Alors, Bonjour ! Aujourd'hui, nous allons faire une visité guidée d'Edimbourg des Sept Mers, capitale, haut-lieu, et à vrai dire seul endroit où l'on trouve âme qui vive de l'île de Tristan da Cunha, l'île habitée la plus isolée au monde ! Et nous allons aussi découvrir quelques lieux importants aux alentours du village.

Voici en premier lieu une carte avec quelques points de repère du village, faite par Julia, ma magnifique copine <3

Une vue satellite du village avec les points importants

Tout d'abord, commençons par la supérette. Vous vous demandez peut-être qu'est-ce qu'on peut bien trouver dans un shop au bout du monde. La réponse est : pas grand chose si on compare à nos standards, et pourtant plus de choses que je ne l'imaginais avant d'arriver.

Les seuls produits frais sont des fruits et légumes qui arrivent par bateau. Autant dire qu'il n'y en a pas souvent vu qu'il y a un bateau environ tous les deux mois, et que les fruits et légumes ne tiennent pas longtemps. Il y a bien une production locale en été, assez maigre, de tomates et de salades. Si vous avez de la chance, quelqu'un peut vous donner quelque chose de sa production personnelle, comme du chou.

Par contre, on ne manque pas de patates. C'est une des principales source d'alimentations à Tristan. On ne peut pas en acheter au shop car tout le monde en cultive. C'est pour cela que les gens n'hésitent pas à délaisser leur travail pour aller dans leurs champs de patates aux Potato Patches quand c'est la saison. En ce moment les gens finissent la récolte, une plutôt bonne cette année. Du coup, pour les expatriés comme moi qui n'en ont pas, les Tristanais nous en donnent gratuitement quand on en a besoin. Bref, si vous n'aimez pas la patate, ne venez pas vivre à Tristan !

Autrement, au shop, il y a du surgelé, principalement la viande, des légumes en sachets (industriels), des fruits en morceaux, des glaces, du pain de mie, de la margarine (il n'y a pas de vrai beurre, ici, croyez-moi ça me manque car ce qu'ils vendent, c'est pas bon), et c'est à peu près tout. Le reste du shop, c'est de la conserve ou des produits secs : pâtes, riz, biscuits, farine, épices en tout genres... Et également des produits divers et variés pour le ménage et la cuisine. Et bien sûr des sucreries, sodas... Il y a aussi une partie bazar, avec tous les produits d'hygiène du corps, des chaussures, des produits de mercerie, des jouets pour enfants, du matériel scolaire de base, etc...

Au guichet séparé où on vend l'alcool et les cigarettes, on peut aussi acheter de la nourriture fait maison que certains mettent en vente, comme des pâtisseries, des tartelettes sucrées ou salées, des chips fait maison (un vrai délice), ou encore des oeufs frais. Et comme tout est frais, ça change tous les jours. C'est idéal si on pas trop envie de cuisiner ou si on a petit creux.

Mais on ne trouve décidément pas tout ce que l'on pourrait chercher au shop, alors il ne faut pas être trop exigeant et se contenter de ce qu'il y a, surtout niveau cuisine, où il faut faire preuve de créativité pour ne pas manger tout le temps la même chose. Heureusement, les Tristanaises sont de plutôt bonnes cuisinières. Je précise car c'est une réalité, ce sont en très grande majorité les femmes qui font la cuisine ici. Ca fait un peu cliché mais ici, les femmes font plutôt tout ce qui est ménage, cuisine, entretien de la maison, travaux administratifs tandis que les hommes font les travaux de maçonnerie, charpente, toiture, électricité, plomberie, mécanique. Par contre tout le monde se retrouve dans les champs de patate !

Vue des Potato Patches depuis le Hillpiece

Nous en avons donc fini avec la supérette. Juste à côté, on peut trouver les bureaux de différents départements, comme Electricité et Plomberie, Mécanique ou encore Agriculture.
Il est temps que je vous présente un autre endroit important du village : le Pub ! L'Albatross Bar est ouvert tous les jours, le soir du lundi au samedi et l'après-midi le dimanche. Très franchement, en semaine, l'ambiance n'est pas au top et c'est un peu le rendez-vous des pochtrons, ce qui fait que je borne mes visites aux évènements spéciaux ou au week-end. Mais le vendredi soir en général il y a plus de monde et les gens jouent au billard ou aux fléchettes, sur fond de musique country. Pas de bière pression, malheureusement, mais la bière et l'alcool en général ne sont pas chers. Comptez environ 1 livre pour une bière 33cl et 1,50 pour un martini tonic. Les "vrais" boivent surtout des alcools forts tels que whisky, vodka, brandy, dilué à l'eau.

Juste à côté du bar, dans le même bâtiment, il y a la salle des fêtes, Prince Philip Hall. On l'utilise pour tous les anniversaires, mariages, baptêmes, en bref tous les évènements importants de l'île.

Photo ci-dessous : L'Albatross Bar (source : Kelly Green).

There are regular dances and community events at the Albatross Bar

Quand on descend du bar vers le shop, sur la droite on trouve l'école et un peu plus loin le cimetière.

En descendant, à gauche, la résidence de l'administrateur avec sa grande pelouse et ses hortensias.

Si on descend encore on va vers le port, et surplombant le port, il y a la Factory, l'usine qui produit des conserves surgelées de langouste, activité majeure de l'île. Mis à part les pêcheurs, techniciens de maintenance et personnel d'entretien, les jours de pêche, beaucoup de gens, surtout des femmes, jeunes et vieilles, viennent faire des extras pour décortiquer les queues de langouste et les emballer. Le salaire pour cette activité est bien maigre cependant, car il est divisé à part égales entre tous ceux qui sont venus travailler ce jour-là en fonction du nombre de kilos traités. Et le taux par kilo étant très faible, on arrive à un salaire pas très décent pour le nombre d'heures travaillés.
D'ailleurs, on ne peut pas dire que la plupart des Tristanais roulent sur l'or, parce que leur salaire mensuel s'élève à quelques centaines de livres par mois. On comprend ainsi pourquoi la culture des patates est si importante, et pourquoi l'entraide est de mise au village. Quand quelqu'un doit refaire son toit, au moins une vingtaine de personnes vient l'aider. Et c'est comme ça pour tout.

En contrebas, le port de Tristan, avec ses bateaux de pêche entreposés et les barges destinées au transport des passagers et marchandises avec les bateaux. Comme les gros bateaux ne peuvent entrer dans le port, c'est le seul moyen. Sur la photo ci-dessous on voit l'usine en hauteur dominant le port. On peut aussi voir beaucoup de gens dans le fond venus dire au revoir à ceux qui quittent l'île, certains probablement pour toujours et les Tristanais pour quelques mois... Bientôt ce sera mon tour !

Les passagers prêts à embarquer sur la barge

En remontant sur la route au-dessus de l'usine, on longe plusieurs bâtiments, notamment le poste de police, là où vous passerez faire tamponner votre passeport si vous venez ici un jour. Il y a un unique policier sur l'île, qui ne sert pas franchement à grand chose car la criminalité est quasi inexistante dans une si petite communauté. Néanmoins, j'ai déjà entendu qu'il y avait des vols de matériel, comme des planches.
La police est quand même responsable de délivrer les permis de port d'arme. La plupart du temps, les armes sont gardés par la police mais elles peuvent parfois être utilisées pour chasser le bétail sauvage dans des parties reculées de l'île.

Juste au-dessus, il y a le bâtiment administratif, avec le bureau des administrateurs, les finances..

C'est là que je retire du cash en faisant en virement au préalable au compte des finances de Tristan. C'est aussi là que se tiennent les conseils mensuels de l'île. J'assiste régulièrement au Head of Department meeting où tous les chefs de département se rencontrent pour parler des évènements marquants et des avancées dans leurs travaux. C'est assez intéressant pour en apprendre plus sur ce qui se passe sur l'île.

Juste après, dans le même bâtiment, le bureau de poste et l'office de tourisme, où vous pouvez envoyer du courrier, acheter des souvenirs ou bien prendre un café de temps en temps au Café da Cunha.

Puis un peu plus haut, en allant vers mes stations, il y a le Camogli Hospital, rénové il y a quelques années.

Il y a normalement deux médecins expatriés, donc un qui peut s'occuper d'opération chirurgicale d'urgence comme une appendicite, des infirmières, une spécialiste dentaire. Pour les soins plus complexes, les gens sont envoyés par bateau à Cape Town si leur état le permet.

Dans la salle de repos, on trouve une belle bibliothèque ainsi que quelques DVD.

Dans cette salle, une affiche montre toute la généalogie actuelle de l'île

Bon, eh bien je crois qu'on a fait un joli petit tour du village d'Edimbourg des Sept Mers !

Je ne rentrerai pas plus dans les détails aujourd'hui, car cet article est déjà assez long, mais je continuerai ma petite visite guidée en vous montrant la prochaine fois les lieux importants à l'extérieur du village : Les Patches, le Hillpiece, Pigbite, les Bluffs, ...

A bientôt pour le prochain article !